Enfance • Je suis fils unique. Je n’en ai jamais souffert jusqu’à présent. Mon père, Ian Whitaker, est un homme reconnu à Seattle et ce grâce à sa profession, chirurgien. Je sais qu’il a toujours voulu que je fasse médecine, que je devienne chirurgien, que je suive les traces du grand Ian Whitaker. Enfin, c’est une histoire compliquée. Ma mère, Kate, travaille dans une banque privée. Je n’ai jamais réellement bien compris son métier mais tout ce que je sais c’est qu’il permettait à ma mère de s’occuper, parce qu’au fond un seul salaire nous suffisait amplement pour vivre mais elle n’a jamais appréciée l’idée de rester chez nous. Et puis, il y a avait Maria, notre dame de compagnie. Elle a toujours était une mère de substitution pour moi et je sais que je lui dois beaucoup plus qu’à mes deux parents réunis. Mais cela aussi, on en reparlera plus tard. J’ai pratiquement grandi comme un enfant normal, j’allais à l’école et sous bien des aspects la famille Whitaker ressemblait à toutes les autres familles unis. Une enfance faite de faux-semblants, de tromperie et de mensonges. Mon père était un étranger pour moi, je ne le voyais que très rarement. Ma mère ne cessait de me répéter que son travail était important et qu’il se devait de sauver des vies. Sauver des vies, on y croit tous. Avant j’étais trop jeune pour comprendre les dessous du décor, trop jeune pour comprendre la notion d’adultère.

Adolescence • C’était la bonne époque. La fête d’abord et les études après. Pas une soirée ne passait sans que je décide de faire le mur, même si ce geste n’avait aucune utilité puisque mes parents étaient tellement occupés à se hurler dessus qu’ils n’auraient pas remarqués mon excursion. Maria était la seule à être au courant de mes moindres faits et gestes mais elle ne disait rien. Le plus clair de mon temps, je le passais à faire la fête avec mes amis. Je crois qu’ensemble nous avons fait toutes les boites et tous les bars de Seattle mais nous avons aussi brisé pas mal de cœur. Je me sentais intouchable, jusqu’au jour où j’ai commis une erreur pour laquelle je paye encore. Encore aujourd’hui je me demande pourquoi j’ai fait cet acte. On était quatre garçons, quatre fils à papa et on avait atteint l’âge de la rébellion. Un de nos défis quotidiens consistait à voler de l’argent à ses parents. Pourquoi un jeu aussi absurde ? Parce qu’on était jeune et qu’un billet n’était rien d’autre qu’un chiffre sur un bout de papier coloré pour nous. Alors je l’ai fait, j’ai volé mon père. J’avais imaginé toutes les possibilités de punition que mon père allait m’affliger mais ce qui s’est passé ce soir-là ne m’avait pas traversé l’esprit. J’aurais dû y songer pourtant.

Accident de parcours • C’était un soir comme les autres, je rentrais du lycée privé où mes parents m’avait envoyé pour faire mes études. A ce moment-là j’étais partit pour faire des études de médecine. J’avais volé quelques dollars à mon père le matin même et j’étais fin prêt à recevoir ma sanction. C’est alors que je la vis, Maria sur le perron de ma maison. Malgré les apparences j’étais un garçon intelligent et je ne mis pas longtemps à comprendre que mon père avait ordonné le renvoie de la femme qui était ce matin encore notre gouvernante. Parce que j’avais commis un acte irresponsable, une innocente avait payé mes erreurs. J’étais en colère contre mon père qui avait renvoyé Maria, ma mère qui l’avait laissé faire et moi qui était le déclencheur.

Graham • Depuis, les années ont passés et j’ai changé. Enfin je crois. J’ai fini par comprendre que mon père ne serait jamais fier de moi quoi que je décide de faire alors j’ai quitté Seattle pour ce qui ressemble à un coin paumé dans le Texas, Graham. J’y vis depuis peu et je ne connais que très peu de monde mais l’avantage avec les habitants de cette ville est qu’aucun d’autre eux ne me connait non plus. J’ai toujours cette fortune au-dessus de ma tête, par miracle pour père ne m’a pas encore coupé les vivres. Mais, j’ai appris de mes erreurs et aujourd’hui je travaille pour gagner ma vie seul et sans l’aide de ma famille. La vie m’offre un nouveau départ et je vais saisir cette chance, m’y accrocher !