Vous avez déjà ressenti ce sentiment qui fait que tout vous agace ? Quand je dis tout, c'est vraiment tout ? Parce que moi, je ressens ça tous les jours ! Je ne suis pas connu pour être quelqu'un de patient. Je ne suis pas non plus connu pour être quelqu'un d'agréable. En vérité, je suis un peu le gros râleur de la ville, et pour être franc, je m'en contrefiche !

J'ai toujours vécu à Graham. Je suis né là-bas, j'ai grandi là-bas. Dans ma famille, on est mécanicien de père en fils. Donc depuis que je suis tout petit, mon père m'emmenait souvent avec lui. A l'époque, c'était plutôt cool ! Je n'avais pas plus de 7 ans, j'étais haut comme trois pommes, tellement que même les filles étaient plus grandes que moi (!), et je passais du temps avec mon vieux en l'aidant à bricoler. C'est le rêve de tous les gamins. Je ne me rendais pas compte de la médiocrité de cette ville, j'étais bien trop jeune.

J'ai toujours eu un caractère bien trempé. J'étais un gamin turbulent, qui courrait toujours partout et qui ne manquait pas une occasion de faire une bêtise. Je me souviens qu'une fois, je jouais au ballon avec des copains, et étant un garçon, je voulais montrer que j'étais le meilleur. J'ai donc tiré dans le ballon, un peu trop fort, qui a cassé un carreau de la voisine Gribsy. Une mégère, passée la cinquantaine d'années. Toujours est-il qu'elle me l'a fait payer cher, cette vieille folle ! Je m'étais excusé (sous les menaces de ma mère) mais elle n'avait rien voulu savoir... Mais les carreaux cassés n'étaient que futiles. A l'école, je m'amusais à envoyer des "missiles" fais de boulettes de papiers à mes autres camarades. La maîtresse n'était certes pas contente et me réprimandait chaque jour, mais cela ne m'empêchait pas de recommencer ! Je tirais aussi les cheveux des filles. Bon ça j'en suis un peu moins fier, mais à l'époque je n'y connaissais rien à la galanterie ! Pas qu'aujourd'hui je le sois (et puis quoi encore !) mais au moins je ne me montre plus violent.

Quand je suis devenu adolescent, j'ai commencé à me rendre compte de certaines choses. Déjà, les filles c'était pas si nulles que ça ! Oui oui, dès que j'ai commencé à gagner en muscles et avoir un peu de poils sur le menton, il faut croire que j'ai eu pas de mal de succès auprès de ces demoiselles ! Et pour être honnête, pour un petit puceau de quinze ans comme moi, c'était plutôt chouette. Mais ce que je trouvais chouette au départ, est devenu vite lassant. J'avais du succès auprès des filles, et ce n'était pas dur d'en trouver une qui voulait sortir avec moi (et plus si affinités !). Donc je suis sorti avec pas mal de filles, j'ai eu pas mal de conquêtes. Mais je m'en lassais vite, il n'y avait pas de réel challenge. Elles devenaient toutes inintéressantes au bout d'un moment. Bien vite, je me retrouvais appelé par l'appel d'une bonne voiture à réparer et l'odeur de l'essence, pour délaisser les dames.
Je me suis également rendu compte que mon père, que je considérais autrefois comme un héros, n'était rien d'autre qu'un pauvre type qui n'avait aucune ambition. Tout ce à quoi il aspirait était de faire tourner son petit business, c'est tout. Et quand il fut trop vieux et trop fatiguée pour travailler, il me légua son garage. Moi je vous dis, dès que j'aurais assez d'argent, je me tirerai d'ici, de cette ville de malheur où rien ne se passe !
Quand je serai loin d'ici, je m'en porterai que mieux.